Budget 2023 : commandes et livraisons prévues pour la marine française | Mer et Marine (2024)

Le gouvernement français a présenté la semaine dernière son projet de loi de finances pour 2023. Un PLF qui doit maintenant être discuté et voté au parlement. Pour le ministère des Armées, le budget (hors pensions) s’élève à 43.9 milliards d’euros, soit 3 milliards de plus qu’en 2022. Il poursuit donc sa croissance pour la sixième année consécutive, l’augmentation devant atteindre 36% par rapport au budget de 2018 (34.1 milliards d’euros). La hausse prévue en 2023 doit permettre de poursuivre l’effort de modernisation des armées, avec de nouveaux équipements et la reconstitution des stocks de munitions dans un contexte international bouleversé par la guerre en Ukraine. Cependant, malgré le concept d’«économie de guerre» avancé par le président de la République, les marges de manœuvre restent très limitées, en raison du nombre important de programmes qui doivent être lancés et de nécessaires rattrapages comme par exemple la reconstitution des stocks de munitions. Sans oublier l’inflation, qui consommera une part importante - sans doute un tiers - des crédits supplémentaires.

Suite à un briefing avec la presse du cabinet du ministre des Armées, organisé le mardi 27 septembre et auquel Mer et Marine a participé, vous avez sans doute lu, dans la foulée, un certain nombre d’articles sur le contenu du PLF 2023 pour les forces militaires françaises. Nous avons pour notre part préféré attendre quelques jours afin de clarifier plusieurs points. En effet, les documents diffusés mardi dernier par l’Hôtel de Brienne comprenaient un certain nombre d’erreurs, et pas toujours à la marge (était ainsi mentionnée une commande de 22 hélicoptères de manœuvre pour l’armée de Terre qui en fait n’existe pas). On a aussi pu constater d’étonnants oublis, par exemple pour la Marine nationale l’absence du lancement pourtant prévu en 2023 de deux programmes majeurs, celui des patrouilleurs océaniques (PO) et celui des bâtiments de guerre des mines (BGDM). Après de nombreux allers-retours entre les services concernés, qui ont parfois du mal à accorder leurs violons, on y voit aujourd’hui un peu plus clair, ces recherches nous ayant au passage permis d’obtenir des éléments complémentaires sur certains programmes.

Concernant les équipements, pour la Marine nationale, les livraisons et commandes de matériels prévues en 2023 sont les suivantes:

LES LIVRAISONS PREVUS POUR LA MARINE EN 2023:

Un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA). Il s’agit du Duguay-Trouin, second des six nouveaux SNA construits par Naval Group dans le cadre du programme Barracuda. La tête de série, le Suffren, livré en novembre 2021, a été admis au service actif en juin 2022. Il sera donc suivi l’année prochaine par le Duguay-Trouin, qui a été mis à l’eau au chantier de Cherbourg début septembre. Ses essais doivent commencer cet hiver en vue d’une livraison au premier semestre 2023. Troisième de la série, le Tourville, dont la coque est désormais fermée, sera rapidement installé sur le dispositif de mise à l’eau (DME) dès que son aîné aura quitté la pointe du Cotentin. Le Tourville, dont l’achèvement se terminera sur le DME, devrait rejoindre la flotte française en 2025. Les trois autres SNA de la série, qui seront baptisés De Grasse, Rubis et Casabianca, en sont à différents stades de construction en vue de leur livraison d’ici 2030.

Un bâtiment ravitailleur de forces (BRF). Première des quatre nouvelles unités logistiques de la Marine nationale, le Jacques Chevallier sera comme prévu livré en 2023. Ce programme est pour mémoire porté industriellement par un groupement d’entreprises comprenant les Chantiers de l’Atlantique (mandataire) et Naval Group. Réalisé à Saint-Nazaire, le Jacques Chevallier, mis à l’eau fin avril, est en achèvement à flot dans le bassin de Penhoët. Ses essais à la mer, qui devaient débuter en novembre, ont été semble-t-il retardés, le passage du bâtiment à Brest avant de rallier sa base de Toulon ayant glissé à la fin du premier trimestre 2023. Les trois autres BRF, qui prendront les noms de Jacques Stosskopf, Emile Bertin et Gustave Zédé, doivent être livrés en 2025, 2027 et 2029.

Un patrouilleur d’outre-mer (POM). Il aura fallu trois jours pour avoir confirmation de l’identité du POM prévu en livraison en 2023, les différents acteurs étatiques n’étant initialement pas d’accord quand au fait de savoir s’il s’agissait de la tête de série, l’Auguste Bénébig, ou de son premier jumeau, le Teriieroo a Teriierooiterai. Finalement, vendredi, la Direction Générale de l’Armement a confirmé à Mer et Marine que la livraison en 2023 concerne le premier POM, celle du second patrouilleur étant maintenant officiellement prévue en 2024, indique la DGA. Ce programme, qui porte sur six bâtiments construits par Socarenam, a glissé de plusieurs mois, suite notamment à l’arrêt temporaire de la construction pendant la crise sanitaire en 2020. Le report de 2022 à 2023 de la livraison du premier POM est en réalité assez administrative puisque le bâtiment, arrivé à Brest cet été, poursuit ses essais en vue d’un départ normalement en novembre vers sa future base de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. C’est là qu’il sera officiellement livré, mais l’Auguste Bénébig sera considéré comme prêt à son départ de métropole. Destiné à la Polynésie française, le Teriieroo a Teriierooiterai, mis à l’eau début septembre au chantier Socarenam de Saint-Malo, a rejoint le site du constructeur à Boulogne-sur-Mer pour son achèvement. Il devrait être terminé en fin d’année 2023 et, le temps de rallier Papeete, sera officiellement livré en 2024. L’entrée en flotte des quatre autres POM demeure prévue d’ici la fin 2025. Il s’agit des futurs Auguste Techer (qui sera basé à La Réunion), Jean Tranape (Nouméa), Philippe Bernardino (Papeete) et Félix Eboué (La Réunion).

Une frégate du type La Fayette rénovée (FLF). Dans l’attente de l’arrivée des futures frégates de défense et d’intervention (FDI), qui seront livrées entre 2024 et 2029 par le chantier Naval Group de Lorient, trois des cinq frégates du type La Fayette (FLF) sont rénovées à Toulon. Les deux premières unités rénovées (Courbet et La Fayette) ont été remises en service en 2021 et 2022. La troisième (Aconit) entrera en chantier début 2023 et reviendra en flotte à la fin de cette même année. Le chantier porte notamment sur la modernisation du système de combat,l’intégration d’un sonar Blue Hunter (Kingklip Mk2) et le remplacement du système surface-air Crotale par deux lanceurs sextuples Sadral avec missiles Mistral 3.

Un module dronisé de lutte contre les mines (MLCM). 2023 verra la livraison du premier MLCM de série commandé à Thales dans le cadre du programme franco-britannique MMCM. Ce dernier vise pour mémoire à développer un système de guerre des mines basé sur des engins robotisés. Le module comprend des drones de surface (USV) capables de mettre en œuvre un sonar remorqué TSAM (avec antenne SAMDIS) pour la détection des mines; ou un robot téléopéré (ROV) pour leur identification et leur destruction. S’y ajoutent des drones sous-marins (AUV) évoluant indépendamment des USV pour la détection des mines. Ces modules peuvent être employés depuis la terre mais sont aussi conçus pour embarquer sur les futurs bâtiments de guerre des mines (BGDM), qui remplaceront les actuels chasseurs de mines tripartites (CMT) de la Marine nationale. Quatre MCLM ont pour le moment été commandés, chacun devant comprendre deux USV, un sonar remorqué, un ROV et deux AUV. Mais ce programme est complexe et le système prototype, livré à la marine française fin 2021, est encore loin de donner entière satisfaction aux militaires. Si les performances qualifiées d’exceptionnelles du sonar TSAM de Thales sont saluées, le ROV développé par Saab est pour le moment seulement capable d’identifier des mines, ses capacités de destruction n’ayant pas encore été qualifiées. Mais le grand point noir, pour le moment, serait l’USV, dont la tenue à la mer et l’ergonomie sont très critiquées, d’autant plus qu’il ne peut être employé de manière autonome et doit donc être mis en œuvre par un équipage. Quant aux AUV, le modèle A27 d’ECA équipé de l’antenne SAMDIS a plutôt bonne presse auprès des marins. Malheureusem*nt, ce gros engin développé il y a une quinzaine d’années comprend sur le plan fonctionnel des technologies devenues obsolètes, ECA ayant cessé de commercialiser l’A27. Il va donc falloir changer d’AUV pour la suite du programme. A ce titre, les discussions se poursuivent en vue de pouvoir intégrer le SAMDIS sur un drone sous-marin plus récent, comme l’A18-M d’ECA. Pour les autres composantes du MLCM, la Marine nationale attend des améliorations avec les modules de série, dont le premier sera donc livré en 2023 et les trois autres (le dernier étant le prototype refité) d’ici 2025. Mais il y a encore beaucoup d’interrogations autour de ce programme et, compte tenu des évolutions technologiques rapides dans ce domaine, il n’est pas impossible qu’une solution différente soit retenue pour les quatre autres MLCM qui doivent être commandés dans la prochaine loi de programmation militaire.

Trois avions de patrouille maritime Atlantique 2 rénovés. Le programme de modernisation de 18 des 22 avions de patrouille maritime de la Marine nationale se poursuit. Trois appareils supplémentaires seront livrés en 2023, portant à 13 le nombre d’ATL2 au standard 6 en service dans les flottilles 21F et 23F de l’aéronautique navale en fin d’année prochaine. Alors que le premier avion rénové a été livré en 2019, quatre autres sont prévus en 2024 et le 18ème et dernier en 2025. Ce chantier de modernisation, confié à Dassault Aviation et Thales, vise à moderniser l’avionique, le système de mission et les capteurs des ATL2, afin de leur permettre de rester en service jusqu’au début des années 2030. Une opération grâce à laquelle les avions, dont les missions principales sont la lutte anti-sous-marine et la lutte antinavire, recouvrent leur place parmi les meilleurs appareils de «patmar» au monde (l’intérêt des Américains à leur endroit depuis la qualification du standard 6 prouve d’ailleurs la réussite de cette modernisation et l’accroissem*nt sensible des capacités des ATL2).

Cinq H160 de la flotte intérimaire d’hélicoptères. Après la réception du premier des six H160 de la flotte intérimaire d’hélicoptères (FIH) le 22 septembre, les cinq autres machines doivent être livrées l’année prochaine. Ces appareils font pour mémoire l’objet d’un contrat de location de 10 ans avec un consortium regroupant Airbus Helicopters, Babco*ck et Safran. Il s’agit d’hélicoptères civils modifiés pour les besoins de la marine, notamment en matière de sauvetage en mer. La FIH, qui comprend aussi la location de douze Dauphin N3 à DCI et Héli-Union (également pour une période de 10 ans), va permettre d’assurer la transition entre le retrait du service cette année des dernières Alouette III et la livraison, à partir de 2029, des futurs Guépard (version militaire du H160), dont 49 sont prévus pour l’aéronautique navale afin de succéder aussi aux Dauphin et Panther.

Un lot de missiles Exocet. Il s’agit du dernier standard du missile mer-mer de MBDA, le MM40 Block3C, dont la mise en service interviendra d’ici l’année prochaine. Cette nouvelle version permettra à la flotte française de surface de conserver une capacité antinavire de premier plan en attendant que le programme franco-britannique FCASW voit le jour. Destinée à remplacer les Exocet, Harpoon et Scalp ER/Storm Shadow français et britanniques, cette nouvelle famille de missiles doit arriver normalement en 2033 pour la version aéroportée et en 2035 pour la version mer-mer.

LES COMMANDESPREVUES POUR LA MARINE EN 2023 :

Sur les documents fournis le 27 septembre par le ministère des Armées, la page répertoriant les principales commandes prévues en 2023 ne mentionnait aucun contrat pour de nouveaux navires. Un oubli, rectifié deux jours plus tard par le cabinet de Sébastien Lecornu.

Patrouilleurs océaniques (PO). Après un important retard lié à des questions budgétaires, ce programme, destiné à remplacer les patrouilleurs de haute mer (PHM, ex-avisos) du type A69 et les patrouilleurs de service public (PSP) du type Flamant (OPV 54) sera bien lancé en 2023. Un impératif puisque la Marine nationale, qui attend le remplacement de ses patrouilleurs métropolitains depuis une dizaine d’années, ne peut plus attendre. «Le programme "Patrouilleurs futurs" comprend notamment l’acquisition de patrouilleurs outre-mer dont la première livraison est prévue en 2023 et de patrouilleurs océaniques. Au titre du PLF 2023, 1.4 milliard d’euros d’autorisation d’engagement et 114 millions d‘euros de crédits de paiement sont programmés pour cette activité. Les engagements prévus en 2023 (815.8 millions d’euros) incluent la commande de patrouilleurs océaniques dont l’échéancier de commandes/livraisons sera établi lors du lancement en réalisation de ce programme», précisait le cabinet du ministre des Armées le 29 septembre. Ces bâtiments, dont la conception est pilotée par Naval Group, seront réalisés par trois chantiers: Piriou, CMN et Socarenam, qui doivent en produire respectivement trois, trois et quatre, soit dix unités en tout. La tête de série verra le jour à Concarneau, la seconde unité à Cherbourg et la troisième entre Saint-Malo et Boulogne-sur-Mer. Le projet butte depuis des mois sur des questions de budget, en particulier le coût des équipements souhaités (radar NS54, sonar BlueWatcher, canon de 40 mm RAPIDFire) qui à eux seuls valent, selon différentes sources, aussi cher que le reste des bateaux… La Marine nationale ne pouvant plus voir ce programme reculer du fait de l’âge canonique de la plupart de ses patrouilleurs métropolitains, d’intenses discussions ont eu lieu ces derniers mois pour faire rentrer le programme dans le budget 2023. Elles se poursuivent, la question étant de savoir s’il sera possible de commander dès l’année prochaine les deux premiers bâtiments, comme espéré, ou si les contraintes financières obligeront à ne notifier que la tête de série. Un point très important puisque la marine compte réceptionner ses deux premiers PO en 2025, ce qui sera déjà une gageure vu le retard pris par le programme et impose évidemment leur commande groupée dès 2023. Sinon, seul le premier PO, au mieux, sera livré en 2025. Tous les bâtiments de cette série doivent pour mémoire rejoindre la flotte d’ici 2029.

Bâtiments de guerre des mines (BGDM). Autre programme majeur devant être lancé en 2023, lui aussi avec beaucoup de retard, BGDM vise à remplacer onze anciens chasseurs de mines tripartites (CMT) dont seulement neuf sont encore opérationnels après le retrait du service de l’Eridan en 2018 et de la Cassiopée cette année. Plus gros, les futurs bâtiments seront conçus pour mettre en œuvre un MLCM avec ses engins robotisés, mais ils devront aussi pouvoir embarquer la future capacité de maîtrise des grands fonds marins (MFM) constituée notamment de drones et de robots téléopérés capables d’intervenir jusqu’à 6000 mètres de profondeur. BGDM s’inscrit dans le programme global de système de lutte anti-mines du futur (SLAM-F) qui comprend également les MLCM, mais aussi la commande prévue ultérieurement de cinq bâtiments bases de plongeurs démineurs de nouvelle génération destinés à remplacer les quatre BBPD actuels ainsi que le bâtiment d’expérimentation de guerre des mines Thétis. «Au titre du PLF 2023, 1.2 milliard d’euros d’autorisation d’engagement et 67 millions de crédits de paiement son prévus pour ce programme (SLAM-F, ndlr), qui se découpe en plusieurs étapes: l’étape 1 porte sur l’acquisition de modules de lutte contre les mines constitués de drones (MLCM) dont la première livraison est prévue en 2023; l’étape 2, quant à elle, porte sur l’acquisition de bâtiments de guerre des mines (BGDM), elle sera lancée en réalisation en 2023», a précisé le 29 septembre le cabinet du ministre des Armées. Comme pour les patrouilleurs océaniques, le programme des BGDM a jusqu’ici buté sur des contraintes budgétaires et la bataille se poursuit, notamment sur le formant de cette nouvelle flotte de bâtiments. Pour l’heure, seules quatre unités sont vraiment «acquises», ce qui est largement insuffisant pour la marine, qui en demande au moins six. Le contexte actuel, avec des menaces de plus en plus importantes autour des infrastructures critiques posées sur les fonds marins de peut qu’appuyer cette demande légitime des militaires. Pour 2023, les études et la construction de la tête de série du programme BGDM devraient au moins être lancées pour une livraison du premier bâtiment à partir de 2026. Avec encore des choix techniques importants à trancher, à commencer par l’architecture du système de lancement et de récupération des drones: soit un portique à l’arrière, qui a la préférence des militaires, ou bien le concept de bossoirs latéraux vendu par Naval Group pour les futurs bâtiments de guerre des mines belgo-néerlandais.

Capacité exploratoire pour la maîtrise des fonds marins (MFM). Le lancement de la capacité exploratoire pour la maîtrise des fonds marins est bien prévu dans le PFL 2023. L’objectif est de permettre à la Marine nationale de disposer de moyens et de compétences pour surveiller et intervenir à grandes profondeurs. Cela, pour faire face aux menaces, notamment russes, pesant sur les infrastructures sous-marines vitales tels les câbles de télécommunication et d’énergie, ainsi que les installations de production et de transport de pétrole et de gaz. Il s’agit aussi de garantir la liberté d’action des forces navales en veillant à ce que des dispositifs de surveillance ou des moyens de déni d’accès ne soient pas mis en place par un adversaire. Et enfin être en mesure de pouvoir récupérer de manière autonome du matériel sensible qui serait tombé à grande profondeur. Aujourd’hui, les moyens de guerre des mines permettent de couvrir un volume d’eau allant jusqu’à une centaine de mètres de profondeur. Avec les MLCM, cette limite passera à 300 mètres, sachant que la marine dispose déjà de robots téléopérés (ROV) pour intervenir jusqu’à 2000 mètres. Mais il va falloir aller bien au-delà avec de nouveaux moyens capables d’effectuer des missions de surveillance (drones sous-marins - AUV) et d’intervention (ROV) jusqu’à 6000 mètres. Dans un premier temps,la marine va s’équiper d’une capacité exploratoire basée sur la location d’engins à des entreprises civiles. Les premières expérimentations sont prévues dans les semaines qui viennent. Cette étape permettra de disposer dès 2023 d’une première capacité d’intervention à grande profondeur, avant le développement à l’horizon 2025 d’une flottille d’engins avec les industriels nationaux. L’idée est aujourd’hui de disposer de quatre paires d’AUV et de ROV capables pour deux d’entre elles d’évoluer jusqu’à 3000 mètres de profondeur et, pour les deux autres, jusqu’à 6000 mètres. Elles seraient réparties entre la façade Atlantique et la Méditerranée, certains moyens pouvant être aérotransportables.

ATM 3 du Charles de Gaulle. Le PLF 2023 prévoit aussi un budget pour les études relatives au troisième arrêt technique majeur (ATM 3) du porte-avions Charles de Gaulle. Ce sera le dernier grand chantier de ce type pour le bâtiment, mis en service en 2001 et qui doit être remplacé en 2038 par le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG). En plus de la maintenance des installations et du rechargement des deux cœurs du nucléaires du Charles de Gaulle, cet ATM 3, qui devrait débuter en 2027, comprendra également des modernisations. Il faudra en particulier rénover une bonne partie des capteurs principaux du bâtiment, à, bord depuis sa mise en service. On pense en particulier aux radars de surveillance DRBV-26D et DRBV-15C, ainsi qu’au radar Arabel servant à la conduite de tir des missiles surface-air Aster 15. Les réflexions se poursuivent autour de ce sujet complexe, l’une des pistes étudiées étant l’intégration du nouveau radar multifonctions à panneaux fixes Sea Fire qui va équiper les nouvelles frégates de défense et d’intervention. Il permettrait de remplacer l’ensemble des anciens capteurs mais nécessiterait de lourds travaux structurels dans l’îlot du porte-avions. Un tel investissem*nt dans un bâtiment qui n’aura plus qu’une dizaine d’années de carrière devant lui serait justifié par le fait que le Sea Fire pourrait ensuite être récupéré et installé sur une autre plateforme. Il pourrait s’agir par exemple de l’une des futures frégates de défense aérienne attendues vers 2038-2040 pour escorter le PA-NG. On notera par ailleurs que la modernisation des capacités de défense aérienne du Charles de Gaulle lors de son ATM 3 est aussi liée au programme de rénovation des deux actuelles FDA, les Forbin et Chevalier Paul, qui doit débuter à partir de 2027.

De nouveaux lots de missiles Aster et Exocet. La guerre en Ukraine a notamment attiré l’attention sur la faiblesse des stocks de munitions des armées françaises. Une situation sur laquelle les états-majors alertaient depuis plusieurs années les décideurs politiques, qui désormais au pied du mur commencent enfin à réagir. Le ministère des Armées prévoit en 2023 d’investir 2 milliards d’euros dans la commande de munitions pour les différentes forces (contre une moyenne de 1.7 milliard d’euros par an sur la période 2019-2022). Il s’agit pour l’essentiel de rattrapages et cet effort pour être efficace devra être maintenu et surtout amplifié dans les années à venir. Pour le moment, le concept de l’«économie de guerre» se résume surtout, en ce qui concerne les munitions, à sécuriser des commandes déjà envisagées face à la faiblesse des stocks.

Pour la Marine nationale par exemple, il est prévu une commande l’année prochaine d’Exocet MM40 Block3C. Il était temps car ce programme, lorsqu’il a été lancé en 2011, prévoyait la commande de 35 de ces missiles antinavires, ce qui était déjà fort peu dans la mesure où chaque frégate de la marine peut en embarquer 8 (et que le format est aujourd’hui de 15 frégates). Mais suite au Livre Blanc de 2013 le nombre de nouveaux Exocet avait été réduit à 15 seulement. Avant d’être réévalué ensuite, la dégradation du contexte international dans les années qui suivirent obligeant non seulement à revenir à la cible initiale, mais surtout à l’accroître, dans des proportions qui demeurent aujourd’hui confidentielles.

Concernant les missiles surface-air Aster, la notification de nouveaux lots est également inscrite au PLF 2023. Une grosse commande était en réalité déjà sur les rails puisque l’Italie, la France et le Royaume-Uni ont prévu depuis un bon moment de passer une commande groupée de plusieurs centaines de missiles l’année prochaine. Les discussions se poursuivent entre les trois pays, notamment sur le volume mais aussi les types d’Aster. Il y aura évidemment des Aster 30, mais aussi des Aster 15 notamment pour la marine française dont certaines plateformes ne peuvent embarquer que ce missile (le Charles de Gaulle et les quatre premières FREMM sont dotés de lanceurs Sylver A43 trop petit* pour les Aster 30, alors que les FDA, les quatre dernières FREMM et les futures FDI disposent de Sylver A50 permettant de loger aussi bien des Aster 15 que des Aster 30). Au-delà de cette limite physique, les marins français voient en plus un intérêt à panacher des Aster 15 et Aster 30 dont les volumes d’interception sont différents, ce qui peut constituer un atout contre des attaques saturantes. Il y a également la question des évolutions de l’Aster 30 avec l’Aster Block1 qui offre des capacités contre les missiles balistiques d’une portée allant jusqu’à 600 km et l’Aster Block1 NT qui peut neutraliser des missiles balistiques dont la portée va jusqu’à 1500 km. Alors que la Grèce souhaite des Aster B1 pour ses FDI, la France et l’Italie ont prévu le B1 NT dans le cadre de la rénovation de leurs frégates de défense aérienne. Les nouveaux PPA italiens doivent aussi mettre en œuvre des Aster B1 et/ou B1NT.

Stations navales de communication satellitaire (Syracuse IV). Est également prévue en 2023 la commande de 19 stations navales de communication satellitaire Syracuse IV, qui vont permettre d’équiper les gros bâtiments de la flotte: porte-avions, porte-hélicoptères amphibies, sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Suffren, bâtiments ravitailleurs de forces et frégates (FDA, FREMM, FDI). La première unité dotée de ce nouveau système, qui remplace le Syracuse III, est la Lorraine, dernière frégate du programme FREMM, qui sera livrée le mois prochain par Naval Group. Pour mémoire, le premier des trois satellites de la nouvelle constellation développée par Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space, Syracuse 4A, a été mis en orbite en octobre 2021. Le second (Syracuse 4B) doit l’être dans les mois qui viennent et le dernier (Syracuse 4C) commandé d’ici 2025. Par rapport au précédent système Syracuse III (deux satellites dédiés complétés par le satellite franco-italien SICRAL2), Syracuse IV va offrir un débit trois fois supérieur permettant de répondre aux besoins accrus des armées en matière de connectivité, tout en étant plus résistant aux brouillages et cyberattaques.

Autres commandes prévues. Enfin, le PLF 2023 mentionne un certain nombre d’autres commandes prévues pour la Marine nationale, sans être exhaustif sur le «petit» matériel. Il y a notamment la commande de trois «moyens de lutte anti-drone marine» qui ne seront pas de gros dispositifs de type laser mais, de ce que l’on en comprend dans les coursives, des équipements portatifs de type fusil de brouillage. Cela restera à confirmer. La modernisation des infrastructures des bases d’aéronautique navale va par ailleurs se poursuivre avec la commande d’un nouveau hangar d’avions. Il est aussi question de la commande de 10 «kits medevac» pour les hélicoptères Caïman Marine (NH90) et d’un nouveau système d’accès au réseau intranet embarqué.

La nouvelle loi de programmation militaire 2024-2030

Ce budget 2023 sera le dernier de la loi de programmation militaire débutée en 2019 et qui devait s’étendre jusqu’en 2025. Une nouvelle LPM est en cours d’élaboration pour couvrir la période 2024-2030. Il s’agira de poursuivre l’effort entrepris depuis six ans tout en tenant compte de l’évolution du contexte géostratégique mondial et des nouvelles menaces sur fond de retour aux conflits de haute intensité.

Pour la Marine nationale, cette nouvelle LPM va notamment voir, dans le cadre de la modernisation de la dissuasion, le lancement de la réalisation par Naval Group des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de troisième génération (SNLE 3G), dont quatre exemplaires remplaceront les actuels Triomphant entre 2035 et 2050.

La LPM comprendra également la commande, prévue en 2025, du PA-NG et devra se pencher sur la question d’un second porte-avions afin de recouvrer la permanence opérationnelle du groupe aéronaval, dont la France a disposé jusqu’à la fin des années 90. En attendant le successeur du Rafale, qui doit être remplacé au-delà de 2040 dans le cadre du programme franco-germano-espagnol SCAF, que Paris espère voir avancer en octobre, l’aéronautique navale devra aussi recevoir de nouveaux appareils. Les 42 Rafale de la nouvelle commande prévue en 2023 sont destinés à l’armée de l’Air, aucun à la marine. Celle-ci devrait donc bénéficier ultérieurement d’une nouvelle commande de Rafale Marine pour, a minima, remplacer ses appareils les plus anciens et, si possible, étoffer un peu ses effectifs, qui se résument à seulement 41 avions (le Charles de Gaulle pouvant en embarquer plus de 30 en cas de conflit) ce qui ne laisse pour ainsi dire aucune réserve en cas de conflit.

La prochaine LPM aura aussi à lancer le programme de succession des Atlantique 2 avec, faute de projet commun avec l’Allemagne qui a pour le moment choisi de se tourner vers les Etats-Unis, une solution française à trouver rapidement. A ce titre, la DGA a demandé à Dassault Aviation et Airbus de faire des offres pour étudier leurs solutions respectives, en l’occurrence une adaptation aux missions de patrouille maritime du Falcon 10X et de l’A320neo. Le programme devra être lancé en 2024/2025 afin de pourvoir au remplacement des ATL2 entre 2032 et 3035.

La question des frégates devrait être également sur la table. La baisse du format à 15 unités de premier rang, actée par le Livre Blanc de 2013 et maintenue depuis, est à l’évidence bien trop faible. Non seulement au regard des besoins opérationnels, mais aussi si l’on compare avec d’autres marines européennes, comme celles du Royaume-Uni (19), de l’Italie (21) ou encore de l’Allemagne qui devrait repasser au-delà de la quinzaine de frégates de premier rang dans les années à venir. La logique voudrait donc que la Marine nationale remonte à terme à au moins 18 frégates, par exemple en portant de cinq à huit le nombre de FDI.

En attendant, la LPM comprendra la rénovation des FDA Forbin et Chevalier Paul, qui doit faire l'objet d'une coopération franco-italienne dont le contenu n'est toujours pas tranché.

Au cours de la prochaine LPM, il faudra aussi lancer le programme de remplacement des six frégates de surveillance du type Floréal, qui sont les principales basées outre-mer (Antilles, La Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française). Pour l’heure, cette succession doit être menée dans le cadre d’un projet européen, l’EPC (European Patrol Corvette) industriellement porté par la société franco-italienne Naviris (filiale de Fincantieri et Naval Group) avec la participation de l’espagnol Navantia. Des avancées sur le sujet sont attendues au niveau de l’UE en 2023.

Comme on l’a vu, la question de la guerre des mines et plus généralement celle de la connaissance, de la surveillance et de la maîtrise des grands fonds marins sera au menu de la prochaine LPM française. C’est au cours de celle-ci en effet que seront réalisés les BGDM, BBPD NG et futurs moyens dronisés, ainsi que l’acquisition de la capacité nationale de MFM. Mais cela passera aussi par le lancement très attendu et lui aussi retardé pour des questions budgétaires de la capacité hydro-océanographique future (CHOF). Celle-ci doit voir la construction de deux grands navires équipés de moyens robotisés pour remplacer les trois actuels bâtiments hydrographiques arrivant en fin de vie.

Il y aura dans le même temps un effort important à fournir pour le développement des drones, non seulement sous la mer, mais également en surface et dans les airs. Des décisions devront notamment être prises quant au programme de système de drone aérien embarqué de la marine (SDAM) dont le développement est en cours sur la base du VSR700 d’Airbus Helicopters. Des réflexions sont aussi menées autour des drones à voilure fixe et long rayon d’action pour compléter les nouveaux avions de surveillance maritime Albatros, dont 13 exemplaires doivent être livrés à partir de 2025.

La prochaine LPM devra évidemment mener à bien tous les programmes déjà lancés, comme les sous-marins nucléaires d’attaque, les bâtiments ravitailleurs de forces, les frégates de défense et d’intervention, les patrouilleurs océaniques, les patrouilleurs d’outre-mer, les patrouilleurs côtiers de la Gendarmerie maritime, les vedettes de fusiliers marins, la réception de trois nouveaux avions de guet aérien embarqué E-2D Advanced Hawkeye,les avions de surveillance maritime Falcon 2000 Albatros, les hélicoptères H160 Guépard… Et bien sûr tous les programmes liés au renouvellement de petites unités et des moyens portuaires, comme les engins de débarquement amphibie standards, les vedettes de support à la plongée, les remorqueurs des types RP/RPC 30, RP 10…

Une nouvelle série de vedettes côtières de surveillance maritime pour la Gendarmerie maritime est prévue au cours de la prochaine LPM pour remplacer les actuelles VCSM, alors que les bases navales attendent la commande de nouveaux chalands remorqueurs d’ancrages, vedettes d’intervention sur rade pour les marins-pompiers ou encore pilotines.

La LPM 2019-2025 avait aussi annoncé la commande d’un bâtiment léger de surveillance et de renseignement, programme qui n’a pas encore vu le jour et qui vise à compléter les capacités offertes par le bâtiment de recherche électromagnétique Dupuy de Lôme. Et pour les opérations spéciales, la construction d’un nouveau bâtiment de soutien à la plongée est à l’étude.

Enfin, d’importants investissem*nts seront nécessaires pour accroître l’autodéfense et les capacités de combat des bâtiments français, avec de nouveaux missiles, comme l’antinavire léger aéroporté (ANL/Sea Venom) franco-britannique pour les hélicoptères Guépard Marine, les futurs missiles de croisière et missiles antinavires (FCASW) ou encore l’évolution de la famille Aster contre les missiles balistiques et hypersoniques. Mais aussi l’arrivée dans la marine de nouvelles armes légères, dont le système surface-air à très courte portée Simbad-RC et le canon de 40 mm RAPIDFire. Pour se protéger des nouvelles menaces missiles et drones, la Marine nationale souhaite de plus le développement d’armes à énergie dirigée, brouilleurs de nouvelle génération et lasers.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine.Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

Budget 2023 : commandes et livraisons prévues pour la marine française | Mer et Marine (2024)

FAQs

Budget 2023 : commandes et livraisons prévues pour la marine française | Mer et Marine? ›

Les engagements prévus en 2023 (815.8 millions d'euros) incluent la commande de patrouilleurs océaniques dont l'échéancier de commandes/livraisons sera établi lors du lancement en réalisation de ce programme », précisait le cabinet du ministre des Armées le 29 septembre.

Quel est le budget militaire de la France en 2023 ? ›

Depuis 2017, la nouvelle trajectoire budgétaire a permis de faire passer les crédits des armées de 32,3 milliards d'euros à 43,9 milliards d'euros en 2023 avec hausse historique à 3 milliards d'euros en 2023.

Quelle est la puissance de la marine française ? ›

Avec un tonnage global à pleine charge d'environ 420 000 tonnes en 2021, la Marine nationale française se place au 7e rang mondial des marines militaires par le tonnage, derrière la Marine américaine, la Marine chinoise, la Marine russe, la Marine britannique, la Marine japonaise, et la Marine indienne.

Comment Appelle-t-on familièrement un marin de la Marine nationale ? ›

Second maître (France)
Second-maître
Appellation« Second maître » ou « Chef »
Code OTANOR-5
ÉquivalenceSergent
Quartier-maitre de 1re classe Maître
7 more rows

Quel futur pour la marine française ? ›

En 2050, mettre en œuvre un groupe aéronaval (GAN) sera l'assurance de pouvoir conduire des opérations de projection de puissance depuis la mer et surtout disposer d'un outil de maîtrise des espaces aéromaritimes complet (bâtiments de surface y compris logistiques, sous-marins et aéronefs).

Quelle est l'armée la plus puissante en 2023 ? ›

En 2023, le podium reste inchangé : les États-Unis, la Russie et la Chine, comme l'a rapporté Business Insider. Derrière, l'Inde et le Royaume-Uni conservent un rang très honorable.

Quel est le budget de l'armée russe en 2023 ? ›

2023 a pourtant déjà été une année de budget de guerre, avec des dépenses militaires évaluées à 62 milliards d'euros. En 2024, elles passeront à 106 milliards d'euros.

Quel est la marine la plus puissante au monde ? ›

Les États-Unis

Si la Chine dépasse son ennemi américain en nombre de navires, avec une flotte de 1.572 bâtiments contre 1.139, l'US Navy est la plus puissante au monde, notamment grâce à la modernité de ses équipements.

Quel est le plus gros navire de guerre français ? ›

Le Chevalier Paul a pour mission principale d'assurer depuis la mer le contrôle de l'espace aérien. Dans le cadre d'un engagement, il peut surveiller et coordonner un trafic comportant des centaines d'avions militaires issus de forces armées différentes et mêlées à des trafics aériens civils.

De combien d’avions la marine française dispose-t-elle ? ›

En 2021, la Marine nationale employait 44 000 hommes (37 000 militaires et 7 000 civils), plus de 180 navires, 200 avions et six unités de commandos ; en 2014, son élément de réserve était d'environ 48 000 personnes.

Comment on appelle une femme marin ? ›

Le mot Marinette s'entend sur les pontons, dans les ports et même sur certaines annonces d'emploi à la plaisance professionnelle. Vous ne le trouverez jamais dans un dictionnaire et pourtant, quand on parle d'un marin au féminin, on utilisera souvent le terme de Marinette.

Pourquoi on ne dit pas mon capitaine dans la marine ? ›

Une légende prétend qu'après la défaite de Trafalgar, Napoléon, qui tenait pour responsables les officiers de la « Royale », décida qu'on ne leur dirait plus « mon » devant leur appellation de grade, « mon » étant le diminutif de « monsieur » ; il les aurait ainsi punis en leur retirant cet honneur.

Comment dire bonjour à un amiral ? ›

On s'adresse généralement aux amiraux en disant "Monsieur" ou "Madame". Lorsque vous vous adressez à un amiral, essayez de dire quelque chose comme : "Bonjour, Amiral.

Combien la France dépense-t-elle pour la défense ? ›

Paris augmente considérablement ses dépenses militaires, avec un budget de cette année fixé à 47,2 milliards d'euros. La France atteindra l'objectif de l'OTAN de consacrer 2 % de son PIB à la défense en 2024, atteignant cet objectif plus tôt que prévu, a annoncé aujourd'hui le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

Quel est le montant du budget de la défense en France ? ›

Le budget militaire de la France sera ainsi porté de 43,9 milliards d'euros en 2023 à 69 milliards en 2030, ce qui représente 413 milliards d'euros pour la période 2024/2030.

Quel est le montant du budget annuel de la France ? ›

Pour l'année 2020, les ressources nettes du budget général de l'État sont estimées à 250,7 milliards d'euros.

Est-ce que la France paye l'OTAN ? ›

: Les membres fondateurs de l'OTAN sont la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la France, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni.

Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Kieth Sipes

Last Updated:

Views: 5826

Rating: 4.7 / 5 (67 voted)

Reviews: 90% of readers found this page helpful

Author information

Name: Kieth Sipes

Birthday: 2001-04-14

Address: Suite 492 62479 Champlin Loop, South Catrice, MS 57271

Phone: +9663362133320

Job: District Sales Analyst

Hobby: Digital arts, Dance, Ghost hunting, Worldbuilding, Kayaking, Table tennis, 3D printing

Introduction: My name is Kieth Sipes, I am a zany, rich, courageous, powerful, faithful, jolly, excited person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.